lundi 24 avril 2023

Avril

Je me dis : j’ai déjà tout perdu.

Mais chaque fois maintenant, je perds tout.


Grotesque et naïveté. Je me fatalise et me révolte. 

La seule solution désirable : se taire, pour toujours.


Les jardins fleuris, laborieux, qui protègent du chaos de l’inconnu. 

Dans ces jardins, rester.


Je voulais ne plus commettre, ne pas commettre. Ne plus écrire, plus d’ambition artistique, se taire ou faire pour soi.

Ce n’est pas de la petitesse, ce n’est pas du manque d’ambition. Une recherche de sobriété, de vide et de calme, de ne rien attacher, ne rien attendre.


Si je n’attends rien, je ne peux plus rien perdre.

J’ai encore tout à perdre.


J’ai déjà tout perdu.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

On ne se connait que très peu mais tes textes m'ont bouleversé et me hantent.
Ce sentiment d'abandon que tu décris si bien, cette blessure qui ne se referme jamais vraiment, je les connais mais toi, tu as su en faire quelque chose.
Je n'oserai jamais t'en parler dans la vraie vie pour ne pas, moi non plus, reproduire les mêmes erreurs.

HERVE ENGELMANN a dit…

Oh les jardins fleuris ! la solitude si agréable ,le rien qui est tout, le silence magistral, la nature comme confidente ,se perdre pour ne pas se retrouver tout de suite quel délice !!


Merci Guerine :)